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lundi 14 juin 2010

Après le voyage au Liban, avant les Magdazilens...*

* Magdaziliens est un néologisme construit à partir de "Magdaléniens" et "Aziliens",
deux populations de nos lointains ancêtres sur qui je commence un film ce lundi 21 juin
dans la Chartreuse (cf. les pages antérieures de ce blog)

Je rentre de Beyrouth où j'ai passé une semaine
plutôt éreintante mais surtout très riche !


A Chatila, les constructions s'empilent les unes sur les autres
du fait du périmètre restreint du camp (ou devrait-on plutôt dire "ghetto" ?)

D'abord, j'ai montré pour la première fois et à deux reprises le film "Chatila, les femmes et les enfants..." (les premières minutes de film sont là : http://www.youtube.com/watch?v=5TrIOZk01MA&feature=digest )

La première fois, c'est en présence du groupe qui m'avait sollicité pour aller là-bas avec la perspective d'un autre projet de film, une équipe de bénévoles d'une ONG de Base-Normandie,le CRPL (Comité d'aide humanitaire de la Vallée du Sarthon aux Réfugiés Palestiniens du Liban), qui aide les Palestiniens réfugiés depuis une dizaine d'années et avec qui, Jean-Yves et moi, avons visité plusieurs autres camps. Assistait également à la projection Abu Mudjahed, le directeur-fondateur du Children & Youth Center (CYC) de Chatila, qui est l'un des principaux protagonistes de ce film. Les réaction à cette projection, qui représentait pour moi un test, ont été très bonnes : émotion et propos politique reçus à 100 %, mon objectif semble donc atteint.
La seconde projection, quelques jours plus tard, a eu lieu au sein même du CYC, devant un public qui pour moitié ne parlait ni le français ni l'anglais, les deux langues du film. Pour moi cette projection était très importante, plus encore que la précédente parce que se déroulant dans le lieu même où j'avais posé ma caméra 18 mois auparavant.


Là encore, beaucoup de réactions, des Palestiniens regrettant que je n'en ai pas montré plus sur leurs conditions de vie misérables, et pas mal d'autres réactions de visiteurs étrangers disant tous que ce film est bien pour qui ne connaît pas cette situation. A la suite de la projection, le directeur du CYC (principal protagoniste de mon film) à prononcé un discours impressionnant de conviction pour raviver l'esprit de résistance parmi les siens.

Après ce voyage que j'ai trouvé très instructif, l'idée est devenue évidente de la nécessité de faire un nouveau film centré sur la question de la santé (de quelles maladies souffrent les Palestiniens réfugiés et quels sont leurs -maigres- moyens pour s'en prémunir ou se soigner).

C'est le cas grâce notamment à la richesse des intervenants que nous avons rencontrés, responsables d'équipements ou de centres de formation aux professions sanitaires, et c'est aussi pour montrer cette réalité qui est à la fois un constat de la gravité de la situation et l'évidence de l'engagement des Palestiniens à chercher et trouver des solutions, avec toute leur énergie et aussi le soutien qu'ils reçoivent, de manière toujours insuffisantes, des gens de la diaspora et des associations étrangères qui les accompagnent et les financent.

Nous avons pu visiter un hôpital dans un camp, et une école d'infirmières dans la plaine de la Bekaa, nous avons parlé longuement avec Rajah Musleh, un médecin palestinien responsable d'un centre de formation aux professions paramédicales.
Je prépare un texte pour présenter ce projet et rechercher, cette fois encore, les financements qui lui permettront de se concrétiser.

NB (sous beaucoup des mots colorés se cachent des liens vers des sites et/ou des informations concernant ces noms ou ces lieux)

Du pain sur ma planche, et des envies de continuer cette œuvre qui est sans doute un travail de fourmi mais qui me permet de comprendre pourquoi je fais ce métier avec enthousiasme, renouvelé à chaque fois que je vais ici et là montrer mes films, rencontrer des publics et partager avec eux des discussions passionnantes.